Salomon MAIER, 1877 – 1944
En décembre 2020, nous avons découvert le projet „Convoi 77”. Le thème du projet nous a rendu curieux et le fait qu’on doive écrire la biographie d’un juif de notre ville, Salomon Maïer, nous a persuadé de jouer le rôle des petits détectives.
Pour mieux comprendre le contenu de „Convoi77”, nous avons contacté l’ancien directeur du Musée d’Histoire de Botoșani, Median Gheorghe et le responsable de la communauté des Juifs de Botoșani, David Iosif.
Ainsi, nous avons appris qu’il y a eu une considérable communauté de Juifs, environ 22000 Juifs, presque 50 synagogues, mais malheureusement ne nous est restée seulement une synagogue, bâtie en 1834, nommée Oiche Sil.
Dans les années 1887, le Vieux Centre Ville de Botoșani a été détruit par un grand incendie, et par conséquent, l’année suivant, les Juifs ont reconstruit les bâtiments en briques ou se sont installés des Juifs commerçants et ouvriers spécialisés avec leurs boutiques.
À l’époque, les Juifs occupent des positions importantes dans la ville, étant soit avocats, médecins, professeurs, etc. soit couturiers, tailleurs, menuisiers, ébénistes, etc.
Dans ce contexte, Salomon Maïer, le protagoniste de nos recherches, était né en 1887, le 16 juin à Botosani (en ville ou dans le département?!), et selon les documents gardés par sa famille, il s’est formé comme tailleur. On ne connaît que le nom de ses parents : Schleim Salomon et Lilia Leiba, une famille modeste. C’est pourquoi les documents de l’archive de la ville ne les mentionnent pas. Monsieur Median nous a informé que, dans la correspondance de l’historien roumain Nicolae Iorga avec un ami, autour des années 1930, les papiers d’archive ont été jeté, laissé à la disposition des marchands pour envelopper leur produits.
Nous nous sommes rendu compte à ce moment- là que notre mission est devenue presque impossible et que notre recherche reste en grande partie au niveau de l’intuition et notre habilité à interpréter les documents reçus de monsieur Juhel Victor, le mari de la petite fille de Salomon.
Au début du 20 ème siècle, Salomon quitte la Roumanie avec Clara Lazarovici, son amie, née à Iași, pour arriver en France, à Marseille où, en 1902 est né son premier fils, Oscar Maïer. Ils auront encore deux enfants, nés à Paris, Anna (1906) et Samson (1914).
En 1917, Salomon et Clara se sont mariés officiellement, conformément à la copie des documents reçus.
On a retrouvé une photo de Salomon en uniforme militaire avec ses camarades, mais nous ne parvenons pas à retrouver où il a fait son service militaire.
Ils ont habité à Paris, à plusieurs endroits successifs avant de se fixer au 52, rue Ordener: 17 rue du chevalier de la Barre, 5 passage Collin.
La vie de ses trois enfants a été faite de difficultés, surtout pour les garçons : Oscar est tombé malade de la maladie de Parkinson pendant son service militaire (1920-1922), et Samson est parti à la guerre, durant laquelle il est mort pour la France. La fille, par contre, a eu un parcours plus heureux : elle a été modiste, mariée avec Moïse, elle a eu 3 enfants. Ils ont vécu un certain temps à Marseille et puis ils ont déménagé dans l’Allier, département plus sûr pour les Juifs.
Pour revenir à Salomon Maïer, nous sommes sûrs que lui et sa femme ont été arrêtés trois semaines avant la libération de Paris, et déportés à Drancy, puis à Auschwitz, avec le dernier train, le convoi 77.
En 1944, ils sont décédé.
Réflexions des élèves du C.N. „A.T. Laurian” Botosani, Roumanie, qui ont participé au projet cette année scolaire:
Gabriela Avădănei:
Quand Madame Mangîr nous a présenté le projet, j’étais déjà sûre que je m’impliquerai. Le Holocauste est un sujet qui m’intéresse et qui m’intrigue. J’ai lu des dizaines d’articles sur ce sujet et des témoignages de quelques survivants. En cherchant l’histoire de Salomon Maïer, je me suis rendu compte de la liberté qu’on a maintenant de faire tout ce qu’on désirent, sans être jugés pour notre nationalité. Pour nous, c’est intéressant de savoir ces histoires, on ressent de la compassion et la solidarité avec ceux qui sont morts, ceux qui ont quitté ce monde torturés. Mais aussi, on a découvert leur culture, leur manièrre de vivre, la peine qu’ils ont senti, transmises par ceux qui nous ont raconté la vie des juifs vivant à Botosani
Le projet « Convoi 77 » c’était une expérience très émouvante pour moi et très enrichissante, sur le plan personnel, mais aussi intellectuelle.
Je voudrais remercier Madame Claire Podetti qui nous a guidé dans nos recherches et nous a envoyé les premiers documents et Monsieur Victor Juhel qui a eu la gentillesse de partager avec nous le travail minutieux sur les membres de sa famille. Nous aurions aimé pouvoir rajouter davantage à cette bioghaphie.
Alexia Nădejde:
Je suis hereuse d’avoir eu l’opportunité de participer à ce projet. En plus de notre recherche de Salomon Maier, nous avons appris beaucoup sur la communauté juive, nous avons visité la synagogue de notre ville et nous avons rencontré des gens formidables. Depuis que la professeure nous a parlé du projet Convoi 77 et de son sujet, j’ai été intriguée et j’ai décidé de participer. Je ne regrette pas une seconde, je suis contente d’avoir fait partie de cette équipe et je suis ravie d’avoir appris tant de nouvelles choses, même si le sujet en soi est douloureux.
Denisa Stratulă:
Pour moi, ce projet a signifié un voyage dans le passé, au bon vieux temps. J’ai franchi la barrière du temps et en marchant délicatement et le cœur rempli d’émotion, j’ai découvert des précieuses informations sur la vie des juifs, sur l’Holocauste. Après avoir analysé toutes ces informations, j’ai compris qu’il s’agissait des leçons de vie, des valeurs morales qui étaient cachées et qui attendent d’être découvertes par nous, les petits chercheurs dans le temps. C’était une expérience unique dont je me souviendrai avec l’émotion toujours !
Teona Christiana Merticariu:
J’ai eu la chance et le plaisir de participer à ce projet. Grâce au projet, j’ai réussi à trouver plus d’informations sur les Juifs de partout, les Juifs de Botoșani, mais aussi sur les lieux et les événements importants pour notre ville. Étant en première année de lycée, mais aussi étudiant en situation de pandémie, je n’ai pas réussi à socialiser avec mes nouveaux camarades. Le projet m’a aidé à me faire de nouveaux amis. Heureusement, nous avons réussi à rencontrer des représentants des Juifs ou des historiens, nous avons pu visiter la synagogue de Botosani et, ainsi nos recherches ont eu plus de poids. Même si nous n’avons pas trouvé des informations précises sur Salomon Maier, nous avons découvert la vie des Juifs à Botosani, un sujet qui ne m’était pas connu jusqu’à présent.
Et je suis contente d’avoir découvert qu’ici, dans notre ville, les Juifs et les Roumains ont eu toujours de bonnes relations et ils n’ont pas été chassés ou persécutés.
Quelle expérience passionnante!
Bianca Câtea :
Le projet « Convoi 77 » n’a apporté que des bénéfices au niveau de ma culture générale. J’ai eu l’occasion de faire des recherches sur une personne dont je n’avais jamais entendu parlé et pourtant j’ai trouvé ça passionnant et touchant. Je ressens plein d’admiration pour tous ces gens qui ont défendu leur nationalité, ont subi tant de douleur et même la mort sans avoir aucune culpabilité. Ca me révolte et me pose beaucoup de question sur cette époque.
Le projet m’a enrichi moralement.
Et, je suis reconnaissante et admirative pour le travail de recherche et d’écriture de la biographie de famille que Monsieur Victor Juhel a entrepris et avec beaucoup de bienveillance il nous a fait parvenir.
Alexandru Cotoi :
Ce projet a été une leçon d’histoire pour moi. Ainsi, j’ai compris mieux l’Holocauste et j’ai découvert aussi le drame d’un Juif tué à Auschwitz – Salomon Maier. Ça a été d’autant plus touchant que cette personne était née à Botoşani, que sa famille a vécu ici, qu’il a connu les mêmes rues, les mêmes endroits que nous…
Quel destin ! La seule déception que j’ai eu au cours de nos recherches c’est que les archives départementales (fermées d’ailleurs en période de pandémie) n’ont pas gardé des documents concernant cette famille. Mais, au moins ça nous a permis d’y accéder et de comprendre la démarche d’une recherche.
Alexandru Nechifor :
J’apprécie le fait que j’ai réussi à faire partie de ce projet car j’ai beaucoup appris au fil de nos recherches qui concernent la vie des Juifs (dans notre cas,Salomon Maïer),à l’histoire de l’Holocauste et plein d’autres choses. Après être allés à la synagogue de notre ville et après nous avoir renseignés au sujet de Salomon, j’ai compris une importante leçon d’histoire et des valeurs morales qui vont m’aider dans le futur. C’était une expérience inoubliable et inédite qui sera gardée dans mon cœur!
Photos prises lors de la recherche
photos prises dans la Synagogue de Botosani
photos prises lors du tri des documents
photos prises lors de la visite au Centre de la Communauté Juive
This biography of Salomon MAIER has been translated into English.
il y a une petite confusion à l’état-civil. Anna Loeb n’est pas allée dans l’Allier.
Bonjour,
Anna Salomon, épouse Loeb, a bien vécu une partie de l’occupation dans l’Allier, à Montluçon. Elle était la fille de Clara Lazarovici, épouse Salomon et son état-civil avait été falsifié en « Saloni ». La bio de la famille découle de mes propres recherches antérieures.
Victor Juhel (époux de Claudine, fille de Anna Loeb, née à Montluçon)